Jean Jacques Ndoudoumou: "Nous poursuivons sereinement nos missions de régulateur"

Publié le par W A O

De quoi était-il question à l’occasion de cette 21ème session ordinaire du conseil d’administration de l’Agence camerounaise de régulation des marchés publics?
Il était question de l’examen et l’adoption du procès verbal de la quatrième sessions extraordinaire du conseil d’administration tenue le 1er juillet 2011, la présentation du rapport d’activité de l’agence de régulation des marchés publics pour la période du 1er janvier au 31 octobre 2011, la présentation du rapport d’activités de l’Agence, l’examen et l’adoption du projet de plan d’action pour l’exercice 2012 et enfin l’examen et l’adoption du budget pour cette année.



On peut donc conclure que vous êtes satisfait?
Je suis un directeur général satisfait, le rapport d’activité qui a présenté ce que nous avons fait en 2011, a été adopté et même félicité, le plan d’action et la proposition de budget (six milliards 210 millions FCFA pour l’année 2012 a été approuvé, le conseil a trouvé pertinent les actions que nous devons mener, et ce sont des actions importantes, le budget qui me permet de financer ces actions a été aussi adopté sans modifications, le conseil nous encouragé dans le travail que nous faisons donc je suis forcément très heureux d’avoir pu faire passer tout ce que nous avons proposé.

 

Parlons de 2012, quelles sont ces actions fortes que vous comptez mener, quelles seront les priorités?
Il y a d’abord un travail de révision de l’ordonnancement juridique qui va être fait. Il est vrai que ce processus de révision a débuté depuis 2009. Mais avec la création récente d’un ministère des marchés publics, cela entraine logiquement un certain nombre de modifications au niveau des structures et même des relations entre les différents acteurs. Cette révision des textes d’application constitue une priorité. En même temps l’agence de régulation des marchés publics poursuivra son activité principale, qui est celle de suivre le respect des règles dans l’attribution et l’exécution des marchés publics. Nous ferons une revue des marchés dans les projets structurants, pour nous assurer qu’il n’existe pas à ce niveau des points de blocage et aussi pour faciliter la transparence. De manière globale la régulation en temps réel va s’améliorer parce que nous avons maintenant nos dix antennes régionales qui sont opérationnelles. Voila quelques actions de 2012, et si les moyens prévus sont mis à notre disposition, nous pensons que les choses peuvent connaitre une certaines amélioration.

L'une des résolutions du conseil et qui est une bonne nouvelle pour les auditeurs et observateurs indépendants est la mise en place d’une provision de plus de 7 milliards en vue d’éponger la dette qui leur est du. De quoi est-il question comment cela se passera concrètement?
Il se passe qu’il y a eu des difficultés pour le recouvrement de nos droits de régulation notamment, et il a été demandé aux différents patrons des départements ministériels de prévoir ces sommes dans leurs budgets respectifs. Durant ce conseil d’administration le représentant du ministère des finances à d’ailleurs déclaré, qu’il était possible que ces sommes soit payés à travers la caisse autonome d’amortissement (CAA). Dès lors que les dossiers seront prêts, et je pense qu’ils le sont déjà tous pratiquement, les observateurs indépendants qui répondent à toutes les conditions pourront être payés avec cette double mesure qui a été engagée. Par ailleurs, il y a une réforme qui pourrait d’aboutir dans les prochains jours et relativement au compte d’affectation spécial. Au lieu d’attendre un engagement de dépense publique par le ministère ou toute autre organisation de l’Etat, on prévoit que le titulaire du marché paye directement et avance ces droits de régulation. Donc autant de chose qui nous font croire qu’en 2012, la situation sera régularisée et que l’ARMP aura suffisamment de moyen pour remplir ses missions régaliennes.

2011, a marqué la mise en place d’un ensemble de mécanismes en vue de renforcer la lutte contre la corruption, qu’est ce qui a été fait déjà jusqu’ici, et qu’est ce qui est prévu pour 2012?
Oui en ce qui concerne la lutte contre la corruption, depuis janvier 2011, nous avons une cellule de lutte à l’ARMP, qui travaille en étroite collaboration avec la CONAC (Commission Nationale anti Corruption.) vous avez du le voir l’ARMP a été cité par la CONAC dans le cadre des actions menées contre la corruption en plus de la sensibilisation que nous avons effectué à travers ces affiches que vous avez vu partout, ces boites de dénonciations que nous avons placé au niveau des régions et des ministères, montre une certaine efficacités. Il y a aussi que nous essayons de primer les bons acteurs. Nous recevons aussi de nombreuses dénonciations et nous faisons vérifier ces dénonciations, et chaque fois que la dénonciation est justifiée, nous prenons des mesures. Donc nous en appelons donc aux postulants des marchés publics, de nous rendre compte des cas d’irrégularités, et lorsque les faits sont établis nous les transmettons aux autorités compétentes. Maintenant contre la corruption, nous l’envisageons dans le cadre d’un partenariat entre le secteur privé et le secteur public. Il faut que les soumissionnaires aux marchés comprennent que pour gagner un marché il ne faut pas donner de l’argent. Chaque fois qu’ils seront face à cette situation qu’ils la dénoncent.

Une autre mesure prise en 2011, est celle de permettre désormais à des personnes individuelles de mener des études préalables dans le cadre des marchés publics, quelles sont les tenants de cette reforme et comment cela s’explique-t-elle?
Vous savez les études sont très importantes dans le cadre des marchés publics. Chaque fois qu’un marché implique un certains niveau d’engagement, il faut automatique qu’il soit précédé d’une étude d’évaluation. C’est pourquoi la régulation impose et recommande, qu’elles soient faites. Cela évite après de revenir sur des marchés avec des avenants, et autre lenteurs qui empêchent aux marchés de s’exécuter normalement. Donc lorsqu’on a un marché, on peut contacter un cabinet d’audit ou d’étude lequel rend un rapport qui rassure de l’adéquation entre l’offre et l’effectivité de la réalisation de l’objet du marché. Maintenant, la règlementation permet effectivement aujourd’hui que l’étude sur un type de marché, puissent être réalisé par un individu. Mais bien sûr le rapport rendu par cet individu doit encore être approuvé par une commission. Donc ce n’est pas une dérogation totale, c’est juste une facilitation des procédures pour des marchés spécifiques.

Vous entrez en 2012 avec un charbon dans votre botte, celui du dossier de la construction des logements sociaux où vous avez été très indexé qu’est ce qui est prévu à ce sujet?
Oui la situation des logements sociaux montre à souhait l’importance des études. Les titulaires des marchés font aujourd’hui face à de nombreuses contraintes relatives notamment à la situation des terrains, le manque d’eau et d’énergie. Ces différentes contraintes ne sont pas que le fait de l’ARMP. Lors d’une récente descente sur le terrain, le ministre compétent pour ce domaine, a pris un certains nombre de mesure, et il n’ya pas que lui d’autres ministères impliqués ont aussi tiré les conséquences des différentes situations, notamment celui en charge de l’énergie et de l’eau, pour que cet important projet qui tient au Chef de l’Etat puisse effectivement arriver à son terme.

Monsieur le Directeur Général, certains média vous annonçaient partant, avec la création d’un ministère en charge des marchés public, vous êtes là, le conseil vous a redonné sa confiance quel commentaire faîtes vous sur cet aspect?
Je ne sais pas quel commentaire faire sur ce que certains journalistes disent. Ce que je sais c’est qu’il y a une personne qui nomme aux emplois civils et militaires, c’est le Président de la République. Donc s’il estime que je suis encore utile je continuerai de servir le pays, parce qu’avant toute chose, je suis un serviteur de l’Etat. Maintenant parlant de la création d’un ministère des marchés publics, je ne pense que cela pose un problème particulier. Il a des missions de coordination, de contrôle et d’exécution des marchés publics, et nous à l’ARMP nous avons une mission de régulation et d’assistance donc chacun joue sa partition. Mais bien sûr il faudra harmoniser les règles de collaboration, nous y travaillons, nous sommes associés à cet effort, les rapports avec le ministre des marchés sont bons et encore nous partageons le même immeuble pour plus d’efficacité. Pour ceux qui me voyaient ailleurs, je vais vous dire, cela n’est pas exclu, que je me retrouve ailleurs, l’ARMP est une institution, un jour certainement je n’y serai plus mais en attendant je mène de mon mieux les missions qui sont les mienne, nous travaillons à trouver le meilleur cadre de collaboration avec notre nouveau ministères, il est question de s’accorder sur un certains nombre de chose et les prestataires de marchés ne doivent pas être inquiets. Tant que la structure existe et que nous y sommes, nous continuerons de remplir nos missions avec engagement.

Le journal du Cameroun

Publié dans .Economie finance

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