Les créatures de Paul Biya se jettent dans l’arene

 

‘’Nous sommes tous des créatures ou des créations du président Paul Biya, c’est à lui que doit revenir toute la gloire dans tout ce que nous faisons. Personne d’entre nous n’est important, nous ne sommes que ses serviteurs, mieux, ses esclaves‘’. Cette profession de foi est celle de jacques Fame Ndongo, Ministre de l’enseignement supérieur du Cameroun.

 

Les dernières élections présidentielles au Cameroun ont révélé sur la place publique un type de personne au profil psychologique très inquiétant. Ce type de personne ne jure que par le nom de Paul Biya, d’aucuns parmi eux ont même commis le blasphème de comparer Paul Biya à Dieu.

« Dieu est au ciel, Biya est sur terre. Dieu gère notre vie sur la terre, Biya gère la notre ici bas. »Telles sont les déclarations d’un militant du RDPC sur les antennes de la télévision nationale CRTV le vendredi 07 octobre 2011 .On se croirait dans l’une des pires dictatures soviétiques. Le culte de la personnalité a atteint un niveau très inquiétant au Cameroun. A l’approche de l’élection présidentielle, de nombreuses chansons à la gloire de Paul Biya ont envahi le marché du disque. Des affiches géantes du président Biya ont envahi tous les coins de rue au point où on serait tenté de croire qu’il est l’unique candidat à sa propre succession. Les ministères se sont totalement vidés parce que la majorité des fonctionnaires étaient en Campagne pour leur ‘’Créateur’’ .Quelques jours avant l’annonce de la date des élections et le début de la campagne , le régime en place a enrôlé et mobilisé en plein début de rentrée scolaire des milliers de lycéens et étudiants au boulevard du 20 Mai pour acclamer le roi Biya et pour le supplier de demeurer président Ad vitam æternam .

Tous ces comportements sont alarmistes pour l’évolution de la démocratie en Afrique car ils ravivent dans nos mémoires les souvenirs des partis uniques et des dictatures sanguinaires.

Le Comportement le plus curieux est celui développé par les ‘’intellectuels’’ membres du RDPC. Ces spécialistes des motions de Soutien vouent un culte proche du fanatisme à Paul Biya. Un ancien ministre affirmait sans honte que le premier geste qu’il fait à son réveil chaque matin est celui de regarder vers le palais d’Etoudi en susurrant dans son fond intérieur : « Grand patron !j’espère que tu ne m’as pas oublié ».

Interrogé dans l’émission Actualités Hebdo du 18 septembre 2011 par le journaliste Alain Belibi, Jacques Fame Ndongo(Ministre de l’enseignement supérieur) affirmait : « J’ai été créé métaphysiquement par Dieu, biologiquement par mon père et ma mère aujourd’hui décédés, politiquement et socialement par le président Biya et je n’ai pas, contrairement à d’autres, honte de le dire. Certains croient que ce sont leurs compétences de technocrates qui les ont placés aux postes qu’ils détiennent. »

A la question : Est-ce qu’un militant du RDPC peut parler sans citer Biya?

Il répondait ‘’Oui mais ce serait comme faire une dissertation sans citer Voltaire’’.
Ces Braves pères de famille sont tous des adeptes de la religion du ventre. Ils n’ont aucun principe et aucun idéal à défendre. Ils sont dirigés et dominés par leurs intérêts égoïstes pendant que leurs concitoyens croupissent dans la misère et le dénuement total. Bref, Ils veulent juste manger éternellement. C’est dans ce sillage que Akame Foumou, ancien ministre de l’économie en Campagne à Meyomessala déclarait récemment : « Nous nous voulons encore manger, Nous ne Sommes pas encore rassasié. Si vous êtes rassasié, moi pas. Je veux encore manger, je ne suis pas rassasié. Je veux encore être ministre et même plus. Paul Biya peut encore rester au pouvoir pendant 7 ans, 30 ans pourquoi pas une éternité pour que nous continuons à manger »

Le professeur Joseph Noah Nga Mveng, ancien recteur de l’université de Douala et président de la commission communale de campagne de Nkol Afamba dans son fanatisme est allé jusqu’à comparer la beauté des différents candidats. « Regardez bien l’homme qu’on appelle Biya. Il est le plus beau parmi les autres candidats. Pour cela au moins, nous devons continuer de lui faire confiance en assurant le plein des voix le jour du vote.»
Pour lssa Tchiroma (Ministre de la communication), ‘’Le président Biya est la seule force de cohésion qui peut fédérer les camerounais du nord au sud de l’est à l’ouest ‘’

Même les médias et Hommes de médias se sont lancés dans le giottisme. On a constaté avec curiosité que sur un journal télévisé de 30 minutes la CRTV (télévision nationale) consacre 25 minutes à parler de la campagne du RDPC (parti au pouvoir) et les 5 autres minutes à parler de la campagne de l’opposition. Des Journalistes émérites parmi lesquelles Charles Ndongo et François Marc Modzom se sont transformés en griot de Paul Biya. Ces derniers ont commenté le vote de Paul Biya dans un état de Transe en affirmant assister à un moment « magique », « historique » ; tout en distribuant à Biya dans leurs rares moments de lucidité les plus grands superlatifs dithyrambiques de la langue française.

Ayant constaté le dévouement des ses créatures et ayant succombé au fanatisme de ses griots, Paul Biya a peut être fini pas croire qu’il est le roi du Cameroun, l’unique choix des camerounais, le plus beau de tous les camerounais, le plus intelligents de tous Camerounais, l’élu de Dieu pour le Cameroun et qu’après lui ce serait le chaos. Au cours de la Campagne électorale il n’a participé à aucun débat avec les autres candidats, il n’a participé à aucune émission pour répondre directement aux questions de son peuple. Tel un roi, il a envoyé ses créatures faire le travail à sa place. Ceci est l’expression flagrante du mépris, du manque de considération qu’il a pour le peuple qu’il souhaite diriger Ad vitam æternam.

Comme disait tout récemment le Soudanais Mo Ibrahim : « Dirigeants africains, faites preuve d’intelligence, s’il vous plaît ! La place Tahrir peut se produire dans votre pays, et va se produire ! ».

 

 Source : africapresse

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